Le Sénégal dispose d’abondantes ressources en eau, tant en surface qu’en sous-sol, mais la disponibilité de ces eaux fluctue selon la saison (et l’abondance ou la rareté des précipitations), et la superficie du pays. Cela signifie qu’il a un niveau de dépendance vis-à-vis des ressources en eau externes considéré comme élevé par rapport aux autres pays d’Afrique subsaharienne.
En revanche, le cas de l’approvisionnement et de l’assainissement de l’eau au Sénégal présente des caractéristiques très particulières par rapport aux autres pays africains, dues à deux facteurs. Le premier est l’existence de l’entrepriseSénégalaise Des Eaux, une association public-privé qui exploite et gère le service public d’eau potable en milieu urbain depuis 1996. Grâce à ce système, l’accès à l’eau potable s’est amélioré, les raccordements domestiques se sont développés et, d’une manière générale, la qualité de vie rurale et urbaine. Le succès de ce partenariat a conduit le Sénégal à être considéré comme « un modèle de partenariat public-privé en Afrique subsaharienne ».
L’autre facteur qui améliore les perspectives d’accès à l’eau potable est l’existence d’une société nationale, laSociété Nationale Des Eaux Du Sénégal(SONES), en charge de la gestion des investissements, de l’information et de la sensibilisation du public à l’économie de l’eau, et du contrôle de la qualité du service public de l’eau, entre autres fonctions.
Cependant, si ces deux entités ont jusqu’à présent contribué à faire la différence dans l’accès à l’eau potable au Sénégal, la forte croissance démographique, notamment en milieu urbain, et le changement climatique modifient les besoins d’approvisionnement en eau du pays et, par conséquent, ses besoins immédiats et futursdéfis.
Etat actuel de l’accès à l’eau potable au Sénégal
Au Sénégal, l’eau de surface est la principale source d’approvisionnement pour l’agriculture, mais s’il y a un manque de pluie, il n’y a pas assez pour répondre à la demande d’un des principaux secteurs économiques et un système d’autosubsistance pour de nombreuses personnes dans le pays. D’autre part, les eaux souterraines fournissent 85% de l’eau pour la consommation humaine et les usages industriels, mais cette source est en danger en raison de la surexploitation et de la contamination.
Selon la Banque mondiale, le Sénégal est déjà en situation de « stress hydrique » en raison de besoins en eau croissants, et il est prévu que les prélèvements actuels augmenteront entre 30 % et 60 % d’ici 2035. La récente pandémie de COVID-19 19 et l’urbanisation rapide du certaines zones, notamment à Dakar, ne font qu’aggraver le problème.
L’actuelPlan Sénégal Emergent (PSE), qui vise à fournir « une eau abondante et de bonne qualité pour tous, partout et pour tous les usages dans un cadre de vie sain et durable » d’ici 2035, risque de ne pas suffire, car elle ne prend pas en compte les contraintes liées à la disponibilité ou gestion des ressources en eau. Si le pays veut atteindre ses objectifs de développement, il doit diversifier les sources d’eau et améliorer la coordination intersectorielle.
Les défis futurs consistent à améliorer l’approvisionnement en eau
Le Sénégal est actuellement l’une des économies émergentes du continent africain, notamment sur le plan technologique, mais celle-ci ne pourra guère se consolider si les défis actuels liés à l’approvisionnement en eau ne sont pas résolus.
Heureusement, des projets sont déjà en cours pour améliorer les infrastructures hydrauliques du pays, comme l’Investissement de l’USAIDdans deux initiatives pour, d’une part, produire et commercialiser de l’eau potable pour la consommation humaine et, d’autre part, améliorer les installations d’assainissement et traiter les eaux usées industrielles et résidentielles.
Selon une étude de la Banque mondiale, les priorités du Sénégal concernant ses ressources en eau sont :
- Établir une plate-forme qui favorise la collaboration entre les secteurs et les différents acteurs impliqués, pour améliorer la gestion de l’eau.
- Diversifier les sources d’approvisionnement en eau.
- Mieux protéger le lac de Guiers de la pollution. Actuellement, ce lac, situé au nord du pays, est la principale source d’approvisionnement en eau de Dakar par des conduites souterraines.
- Mettre en œuvre un programme volontaire de reconstitution des eaux souterraines.
- Promouvoir l’utilisation des eaux usées traitées pour l’agriculture et la recharge des aquifères. A ce stade, l’installation d’installations d’électrolyse pour l’approvisionnement local serait une solution efficace et rentable.
- Promouvoir l’utilisation des eaux pluviales pour l’agriculture dans la zone des Niayes, la zone côtière où se concentre l’essentiel de la production horticole du pays.
- Accroître l’accès de la population à des services d’assainissement gérés en toute sécurité, pour prévenir la prolifération de maladies dues à l’utilisation d’eau contaminée.
La principale conclusion de l’état actuel du secteur de l’assainissement au Sénégal est que les anciens systèmes, aussi performants soient-ils à l’époque, risquent de ne pas suffire à faire face aux nouveaux vestiges issus, en l’occurrence, de l’augmentation de la population dans les zones urbaines très localisées et le changement climatique qui altère les cycles naturels des précipitations et diminue les ressources en eau, en particulier dans les zones rurales. Ainsi, l’amélioration des infrastructures d’approvisionnement et de traitement de l’eau sera la clé de l’avenir économique et social du Sénégal.