Le marché du traitement de l’eau au Cameroun

Le scénario du Cameroun est similaire à celui de nombreux autres pays africains : malgré d’abondantes ressources naturelles en eau, le manque d’infrastructures fait que la population, surtout dans les zones rurales, mais aussi de plus en plus dans les zones urbaines en raison de la surpopulation, n’a pas un accès suffisant à l’eau potable.

Le Cameroun dispose d’un grand nombre de rivières et de lacs, comme le lac Tchad au nord du pays, ou l’océan Atlantique au sud. Cependant, bien que CAMWATER mène un projet d’équipement en stations d’eau potable dans plusieurs villes du Cameroun, le contexte social et politique entrave cette tâche ainsi que d’autres menées par des organisations non gouvernementales ou ONG.

La gestion des infrastructures d’approvisionnement en eau au Cameroun

Actuellement, la gestion de l’eau potable au Cameroun est régie par un cadre de trois entités : L’Etat lui-même, la Camerounaise Des Eaux (CDE) et la CAMWATER qui est chargée de gérer, pour le compte de l’Etat, l’approvisionnement en eau dans les zones urbaines et périurbaines.

Cette dernière est née de la privatisation de l’ancienne Société Nationale des Eaux du Cameroun (SNEC) en 1999, le système d’exploitation de l’eau par concession n’étant pas attractif pour les investisseurs du secteur. Le gouvernement a décidé de confier l’approvisionnement en eau potable à un partenariat public-privé, composé des trois parties mentionnées ci-dessus.

L’exploitation du service public de production et de distribution d’eau potable dans les zones urbaines et périurbaines a été confiée à la Camerounaise des Eaux. Pour sa part, la CAMWATER est chargée de :

  • La planification, l’élaboration des études, la maîtrise d’ouvrage, la recherche et la gestion des fonds de toutes les infrastructures nécessaires au captage, à la production, au transport, au stockage et à la distribution de l’eau potable.
  • Construire, assurer l’entretien et la gestion des infrastructures de captage, de production, de stockage et de transport de l’eau potable.
  • Effectuer le contrôle de la qualité de l’exploitation du service d’eau potable et des autres missions des sociétés chargées de l’exploitation de la distribution publique d’eau.
  • Travailler en coopération avec les autres sociétés d’exploitation pour l’information et la sensibilisation des usagers de l’eau potable et l’assainissement des eaux en milieu urbain et périurbain.

Quel est l’état de l’approvisionnement en eau potable au Cameroun ?

Bien que les données montrent une légère amélioration de l’accès à l’eau potable dans les zones rurales, la réalité est qu’il n’y a pas assez de données pour dresser un tableau complet de la situation, et comme le fait remarquer à juste titre Grace Oluwasanya, une scientifique nigériane spécialiste de l’eau, « s’il n’y a pas de données, il n’y a pas de connaissances ».

Par exemple, si l’on se réfère auxindicateurs de l’ONU sur l’eau potable au Cameroun, nous ne connaissons pas le pourcentage exact de la population utilisant un service d’eau potable géré, mais il indique que le degré de mise en œuvre de la gestion intégrée des ressources en eau n’est que de 40 %.

Sur une note positive, la proportion de la population utilisant des services d’eau potable gérés en toute sécurité augmente au fil du temps. Selon The World Bank, l’amélioration a été la plus visible au sein de la population rurale, passant de 37 % à 44 % au cours de la période 2000-2020, tandis qu’elle a légèrement diminué dans les zones urbaines, passant de 83 % à 82 %. Ce que l’on peut déduire de ces indicateurs, c’est que l’accès à l’eau potable dans les zones rurales, bien qu’ayant une nette tendance à l’amélioration, est encore loin d’être suffisant, puisque plus de la moitié de la population rurale n’a pas accès aux services de base en matière d’eau potable..

Ainsi, malgré le manque d’informations sur certains points précis, les données disponibles indiquent qu’il existe au Cameroun un marché du traitement de l’eau en croissance et avec un fort potentiel, tant en termes d’infrastructures publiques que d’initiatives d’investissements privés.